Cette installation gallo-romaine est située à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de celle de Bulgnéville. Elle présente des points de comparaison intéressants car ces deux domaines ont des dimensions similaires autour de 2 hectares, dont l’organisation des bâtiments s’articule autour de deux cours séparant la pars urbana et la pars rustica. Les deux maisons principales sont équipées de galeries à colonnade, des salles chauffées par hypocauste, des bains luxueux avec des enduits peints… La conformation des bâtiments agricoles est aussi très similaires, avec, à chaque fois, deux ensembles qui se font face, séparés par une construction équipée d’un porche.
La villa de Damblain a eu l’avantage d’être oubliée et l’état de conservation de ses installations balnéaires était exceptionnel, contrairement à Bulgnéville. Ainsi, en l’absence de niveau de sol conservé pour notre villa, les termes de Damblain permettent d’imaginer ceux de Bulgnéville. Les espaces en présence sont les mêmes (cf plan).
En P se trouve le praefurnium ou chaufferie, avec ses deux alandiers (idem à Bulgnéville) où l’un porte encore sa voûte.
En A se trouve l’apodyterium ou vestiaire, chauffé par hypocauste comme à Bulgnéville, de 21 m² de surface contre 10,50 m² pour notre villa.
En F se trouve le frigidarium ou bain froid. C’est une des salles les plus spectaculaires de Damblain car un opus sectile, c’est à dire un sol composite fait de dalles de matières et de couleurs différentes, y a été retrouvé. Ce sol donne un aspect luxueux à cet espace ne comportant pas d’hypocauste.
Ce sol a tellement surpris les aménageurs, qu’il a été sauvegardé au sein du musée départemental d’Epinal dans une belle reconstitution. A coté de cet espace, se trouvait une baignoire froide dotée d’un escalier. A noter que cette salle était voûtée.
En T est le tepidarium ou salle tiède, doté d’un hypocauste qui chauffait un sol doté aussi d’un opus sectile plus simple que celui du frigidarium.
Enfin, en C se trouve le caldarium ou bain chaud doté de deux baignoires et d’une mosaïque murale représentant une Néréide chevauchant un monstre marin. Là-aussi, cet ensemble fut en partie sauvé (une baignoire + la mosaïque) et visible au musée départemental.
A noter que les espaces balnéaires étaient aussi dotés d’enduits peints.
A Bulgnéville, des indices de voûtes, des morceaux d’enduits peints, un fragment de marbre… vont dans le sens de bains tout aussi somptueux. Seulement, l’incendie suivi de la phase d’abandon puis de récupération des matériaux les ont pratiquement détruits. Seuls les niveaux de fondations permettent d’en dresser les plans. On ne peut que regretter la disparition des éléments majeurs des décors de bains bulgnévillois même si deux fonds de bassin ont pu être préservés.