Situé entre la pars urbana et la pars rustica, ce bâtiment a énormément souffert de par la récupération systématique des pierres qui le composaient, et qui rend la lecture des vestiges difficile. Cette construction devait avoir 93 m de long par 8,10 m de large. Il existe des extensions à chaque extrémité.
A peu prés au centre de cette construction, la fouille a révélé un massif de maçonnerie rectangulaire, profondément ancré, d’où part, vers l’est un empierrement de 4,20 m de large. Par comparaison avec d’autres structures identiques, il est probable qu’il s’agisse d’un bâtiment-tour, équipé d’une porte charretière ouvrant vers le domaine agricole. Il succède sans doute à un porche sur poteau d’époque laténienne, qui se trouvait légèrement décalé comme le suggère les trous de poteaux identifiés à proximité. Il est intéressant de signaler que ce genre de dispositif imposant est plutôt rare pour les domaines de cette superficie. Ils sont d’avantage l’apanage des riches et vastes domaines.
Dans sa phase terminale, l’extrémité nord du bâtiment central est occupée par une construction avec plusieurs espaces où furent retrouvés du mobilier, notamment des fibules, de la céramique, de la faune et des fragments d’enduits peints. Il pourrait donc s’agir d’une habitation interprétée par comparaison comme la maison du villicus, c’est-à-dire, le régisseur du domaine.
L’extrémité sud est aussi dotée d’un bâtiment dont une partie a révélé de nombreux fragments de meules, dont un moulin presque complet en basalte (meta et catillus), associés à de nombreux objets métalliques. Il existerait au moins deux moulins rotatifs manuels et deux meules d’un diamètre supérieur à 50 cm qui démontreraient la présence d’une meule mécanique (soit par traction animale, soit hydraulique). L’hypothèse d’un moyeu de meule de 16 cm de diamètre par 9 cm de haut a été proposée pour cet objet ferreux (n°30245/30/288).
De ces extrémités, part vers l’est, le mur d’enceinte de la domus. Dès l’époque de La Tène, la ferme gauloise était entourée d’un fossé d’une largeur d’au moins 1,60 m et dont la profondeur est supérieur à 70 cm et précédé d’un talus. Durant la seconde moitié du Ier siècle ap. JC, ce fossé est comblé par les terres du talus et à sa place est construit un mur d’enceinte. Il a été repéré en divers endroits au nord et au sud de l’espace situé entre le bâtiment central et la domus. Il était couvert de pierres en gros appareil de grès taillées dont cinq ont été retrouvées (4 en fouille, 1 post-fouille) large de 55 à 70 cm et d’une longueur variant de 65 à 95 cm (voir l’onglet « découvertes », puis « les éléments lapidaires »).