Le site archéologique est situé au Nord du ban communal de Vallois, en Meurthe-et-Moselle, à 3 km de Gerbéviller, sur la rive gauche de la Mortagne, et à environ 75 km de Bulgnéville (88). Découvert sans doute dans la première moitié du XIXe siècle (1) , il a été redécouvert et fouillé à partir de 1968 par la Société d’Archéologie et d’Histoire Locale de Gerbéviller. Pendant près de dix ans, les bénévoles ont peu à peu mis au jour des vestiges exceptionnels d’une immense villa romaine (surface estimée à environ 7 ha). Les fouilles vont d’abord s’atteler à la partie basse du site où se trouve la pars urbana. Un espace balnéaire très imposant (200 m²) est alors exhumé regroupant les pièces habituellement rencontrées dans ce genre de constructions avec le frigidarium, le tepidarium et le caldarium avec trois hypocaustes et une fontaine en abside, le tout alimenté en eau par des sources environnantes. La partie résidentielle estimée à 2000 m² est fouillée sur seulement 690 m² (soit environ 0,98 % de la surface total du site). Outre l’espace balnéaire, des pièces de réception, dont une sur hypocauste, une pièce semi-enterrée et des espaces de services furent dégagées livrant, au passage, un mobilier archéologique d’une rare richesse tant par ses décors, le nombre d’objets retrouvés et son état de conservation. En effet, des quantités impressionnantes d’enduits peints (environ 45 m² (2), des fragments de marbres ainsi que des bijoux, un couteau pliant avec un manche en ivoire sculpté , des céramiques et autres objets de la vie quotidienne sont aujourd’hui, pour partie, exposés dans le Musée Associatif d’Archéologie Local au château de Moyen. Ce mobilier, en cours de ré étude, permet une datation de la villa entre le Ier s. a.C. et le IVe s. p.C. avec une phase d’apogée au IIe s. p.C..


La conformation de cette villa est d’ailleurs très originale puisqu’elle s’établit vers l’Est le long d’une pente orienté plein Nord obligeant à l’organisation en terrasses de l’ensemble du domaine. Sa surface est estimée à 7 hectares soit deux à cinq fois plus grand que la villa de Bulgnéville. La pars rustica reste d’ailleurs ensevelie sous les terres et la végétation environnantes.
 
Probablement abandonnée dès la fin du IIIe s. p.C. ou au début du IVe s. p.C et éloignée de concentration humaine, la villa de Lana s’est peu à peu effondrée sur elle-même et fut recouverte par la forêt. Elle servit ponctuellement au cours des siècles de carrière de pierres et de matériaux avant son total oubli. Aujourd’hui entretenus et protégés par la Société d’Archéologie et d’Histoire Locale de Gerbéviller, ces vestiges, aux murs parfois imposants, atteignant pour certain plus d’1,60 m de haut , sont l’un des rares témoins de l’époque romaine visitables in situ en Meurthe-et-Moselle.

Pour en savoir plus : lien internet en attente.


 (1) Découverte faite vers 1836 (?) par une personne dont on ne connait pas le nom : « (…) on voit aussi les ruines d’une ancienne ville appelée Lana. Les vestiges se faisaient encore remarquer il y a quelques années, mais ils ont disparu peu à peu sous la mousse et sous l’épais fourré de la forêt qui existe aujourd’hui. » (X. Itard, 1888, pp.204-205)

Orientation biblio :

F. Piérot-Olry, 1851, p.16; Lepage H., 1853, vol.1, pp.402-403 ; François, 1888, p.37 ; X. Itard, 1888, pp.204-205 ; L. Richaume, 1888, pp.111-112 ; J. Beaupré, 1897, p.138; M. Toussaint, 1947 ; Simonin et al., 1968 -> 1978)

(2) L’une des plus importantes collections de peintures murales antique de Lorraine conservé à ce jour (biblio : Heckenbenner et Morel, à paraitre)

Le couteau en ivoire de Lana – objet rare et unique dans le quart Nord-est de la France (cf. Touvron, 2021)

Quelques images du site…

Quelques objets retrouvés…